CaSSiS-N

Surplus agricoles azotés à l'échelle départementale et communale.

L’objectif du modèle CaSSiS (CAlculation of Soil SImplified Surplus) est de permettre de quantifier l’évolution des surplus d’origine agricole (azote et phosphore) : (1) à une échelle spatiale fine, celle de la commune, sur l’ensemble du territoire métropolitain et (2) sur une période longue englobant des faits marquants, tels que la révolution verte ou la directive nitrates, qui ont conditionnés des changements de pratiques agricoles. Seule une information à fine échelle spatiale et temporelle peut permettre d’évaluer l’évolution des pressions pour des masses d’eau de surface ou souterraines et d’étudier l’influence des temps de résidence sur la qualité des hydrosystèmes.

Méthode de calcul

Le surplus azoté est calculé en faisant la différence entre les apports d’azote (engrais minéraux et organiques, déposition atmosphérique et fixation symbiotique) et les exports qui correspondent aux récoltes. Ces calculs de surplus nécessitent de très nombreuses données sur les productions et les surfaces agricoles, les effectifs des différents types de cheptel et les quantités d’engrais utilisés. Ces données sont issues, pour la plupart, d’annuaires de statistiques agricoles annuels. Les surplus azotés ont été calculés sur la période 1915 – 2015, durant laquelle il y a eu des variations sur le nombre de catégories suivies ainsi que sur la nomenclature des catégories, ce qui pose des problèmes d’homogénéité des chroniques. Un important travail de saisie (les annuaires de la SAA n’étant informatisés que pour les années récentes après 1990), et de reconstitution des chroniques a permis d’aboutir à la création d’une base de données, la BD Sagrida (BD Statistiques AGRIcoles Départementales Annuelles), regroupant plus d’un million de données,

Principaux résultats

Les surplus azotés départementaux, agrégés à l'échelle de la France, montrent une évolution en deux temps : une première période caractérisée par une augmentation des pressions azotées (1960 à 1990) et une seconde par une décroissance après 1990.

À l'échelle départementale, la plupart des départements présente une évolution similaire à celle observée à l’échelle nationale même si un certain nombre de départements présente des pressions azotées toujours croissantes.

« Les surplus azotés sont le reflet de l'évolution des pratiques agricoles, qui découlent elles-mêmes d'un choix des agriculteurs face à un ensemble complexe de facteurs tels que la situation du commerce mondial des denrées alimentaires, les politiques européennes et nationales et les caractères physiques (sol, climat, pente, ...) de la zone considérée. La multiplicité des facteurs pouvant influencer les postes […] ne permettent pas de prévoir l'évolution future des pressions azotées » (Poisvert, 2018). Les surplus communaux sont extrêmement variables et dispersés par rapport au surplus départemental tout au long de la période d'étude. L'étape de désagrégation qui consiste à passer du département à la commune est donc nécessaire pour décrire la variabilité spatiale des surplus et pour pouvoir les utiliser à une échelle infra-départementale.

Accès aux données de CaSSiS-N

Surplus azotés communaux annuels